Quelques éclaircissements sur les coordonnées équatoriales et le pointage aux coordonnées.
NB : Dans tout ce qui suit, on parle d'un seul lieu d'observation.
Ascension droite (AD) et l'angle horaire (H) sont liés. À un instant donné, tous les points de même AD ont le même angle horaire.
Les AD, comme les déclinaisons (D) sont fixes, à la précision qui nous intéresse, tout au long de l'année et même sur plusieurs années.
Les H varient constamment, d'une minute... toute les minutes (à un tout petit poil près : confusion entre le jour solaire et le jour sidéral soit un peu moins de 4mn par 24h).
À un instant donné, H est nul pour l'AD qui est au méridien.
Supposons qu'à un certain instant une étoile d'AD = 5h12mn soit au méridien. Toutes les étoiles d'AD = 5h12 sont aussi au méridien et leur H = 0.
Dans ce cas, les étoiles d'AD 5h22 ont un angle horaire de -10mn, celles d'AD 6h12 ont un H de -1h, celle d'AD 4h12 ont un H de 1h.
Dix minutes plus tard, tous les angles horaires ont augmenté de 10mn. Donc les AD 5h22 sont au méridien, leur H = 0. Les étoiles d'AD 5h12 ont maintenant un H de 10mn, celles de AD = 6h12 ont un H de -50mn etc..
Le pointage aux coordonnées équatoriales est-il efficace ?
Avec les petits télescopes 115 x 900 des débutants, pas trop. Pourquoi ?
Sur un cercle de 12cm de diamètre 1° couvre guère plus de 1mm. On comprend qu'avec les cercles des 115 x 900 on maîtrisera difficilement le degré.
En même temps, les oculaires bon marché de ce genre de matériel ont souvent un champ limité à 45°. Avec un grossissement de seulement 20 (oculaire de f= 45), le champ d'observation chute à 45 / 20 = 2,25°. Du centre au bord on a donc environ 1°. Si on fait une erreur de 1° sur la déclinaison et sur l'AD, la somme(géométrique) donne 1,4° : on rate largement la cible. Et je n'ai pas tenu compte de l'erreur de mise en station.
Alors, comment faire ?
D'abord le pire n'est jamais sûr, donc on peut tenter sa chance.
Sinon, il vaut mieux travailler en différentiel plutôt qu'en absolu.
J'explique:
Supposons qu'on veuille pointer M42. On a à proximité Rigel qui est très lumineuse et facilement identifiable. On dispose des coordonnées équatoriales de Rigel et de M42.
On vise Rigel. On calcule la différence de D entre l'une et l'autre. On tourne l'axe de D pour avancer de cette différence. On fait la même chose avec les AD.
Mais comment avancer d'un angle précis ? Trois méthodes.
Il faut faire (juste une fois) quelques manips préliminaires avant d'observer.
1Ère méthode) Compter combien de tours de flexible sont nécessaires pour avancer de 10° en d et de 1h en AD. On en déduit le nombre de tours pour 1° en D et pour une minute en AD.
2E méthode) On mesure le champ de l'oculaire. Supposons que le champ soit de 2,5° on saura qu'on a avancé de 2,5° chaque fois qu'une étoile sera passé d'un bord au bord opposé en passant par le centre (ou à proximité). Encore faut- il avoir suffisamment d'étoiles visibles. Pour les AD, il faudra convertir les minutes (temporelles) en degrés. 1 mn = 0,25° soit 15'.
3e méthode) Consiste à préparer soigneusement ses observations avec un logiciel tel que « cartes du ciel ». On imprime la suite des champs visibles lors de l'avancement en D puis lors de l'avancement en AD. Cette méthode marche bien si l'on voit sensiblement le même nombre d'étoiles sur les cartes et à l'oculaire.
Pour mesurer le champ de l'oculaire et d'autres informations complémentaires je vous invite à consulter l'article concerné !
***** © M Guignard *****
Comments powered by CComment